C’est aussi cette situation urgente qui motive le Centre d’amitié à poursuivre le travail pour que le projet Kijaté « plein de soleil » puisse voir le jour le plus tôt possible. Kijaté vise la construction de 24 unités de logements sociaux pour des individus et des familles autochtones en situation de pauvreté. Au Centre d’amitié, nous intervenons trop souvent auprès des membres de notre communauté aux prises avec les lourdes conséquences de la pénurie de logements, une situation qui marginalise davantage les citoyens et citoyennes les plus vulnérables de notre société. Lorsque les propriétaires de logement voient apparaître « Centre autochtone » sur l’afficheur de leur téléphone, souvent ils évitent de répondre. Dans un tel contexte, on peut facilement imaginer à quel point la recherche de logement s’avère ardue pour les membres des Premiers Peuples.
L’inaction n’est plus une option, cette situation risque de s’aggraver rapidement, car, comme ailleurs au pays, la population autochtone de Val-d’Or est jeune et en forte croissance démographique, avec un taux de natalité deux fois supérieur à celui des Allochtones du Québec[1] . En 2006, plus de la moitié (56 %) des Autochtones avaient moins de 25 ans, comparativement à 30 % des non-Autochtones (Statistique Canada, recensement 2006).
La situation criante du logement à Val-d’Or, et dans les communautés autochtones, a un tel impact sur les conditions de vie de ces populations, qu’elle influe sur l’avenir même des enfants. Qu’on pense à la difficulté d’étudier dans un logement surpeuplé, aux tensions familiales créées par la promiscuité et même à la prolifération de maladie telle la tuberculose, tout le travail visant l’amélioration des conditions de vie d’un segment des plus défavorisés de la population se trouve compromis. La recherche de solutions novatrices doit mobiliser tous les acteurs de la société publique et civile.
Lieu privilégié de rassemblement et de prise de parole, le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or milite en faveur des droits, des intérêts et du mieux-être individuels et collectifs des Autochtones composant avec la réalité urbaine. Ses services regroupés en secteurs de développement touchent les volets de l’éducation, la culture, la santé communautaire, les loisirs, l’économie et les questions de société. Il est reconnu dans son milieu comme bâtisseur de ponts entre les peuples.
[1] CSSSPNQL, Plan directeur de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec 2007-2017, juin 2007.