Le Centre d’amitié profite de ce jour important pour rappeler sa solidarité vis-à-vis ses frères et ses sœurs des Premières Nations qui sont touchés durement par les impacts du passage dans les pensionnats ou par celui d’un parent. Pour les personnes qui vivent des situations difficiles, le Centre d’amitié demeure un lieu naturel où trouver accompagnement, écoute, support et entraide.
En 2008-2009, l’équipe du service d’intervention psychosociale du Centre d’amitié a répondu à plus de 3 200 demandes de relations d’aide en tout genre. De celles-ci, ce sont 91 ex-pensionnaires qui y ont trouvé de l’aide, plusieurs à travers le groupe de partage « Wanacoc » (étoile en anishnabe). Une agente de relations humaines, Huguette Boivin, également ex-pensionnaire, est dédiée spécifiquement à ce groupe. Pour elle, « on ne doit pas se surprendre aujourd’hui si certaines personnes se retrouvent à la rue et au prise avec des problèmes de consommations. Le passage dans les pensionnats, dont les douleurs sont ravivées par le processus de compensation, est venu les brimer dès l’enfance. On a raison de les appeler « survivants » et ce passage les a suivi souvent toute la vie. […] Ce qui m’impressionne des gens qui viennent chercher de l’aide, c’est leur immense courage et leur volonté à voir encore une lumière au bout du tunnel. Les gens que j’accompagne m’apportent beaucoup dans mon quotidien».
Les membres du groupe Wanacoc apporte une richesse inestimable au Centre d’amitié qui y puise les savoirs et enseignements traditionnels. De cet échange est né le volet culturel des activités de la Journée nationale des Autochtones qui se tiendra cette année le samedi 20 juin. Les membres du groupe supervisent les cuissons de viande sauvage, le montage des tipis et du shaputuan, les cérémonies du feu sacré, etc. Grâce à eux, un véritable pont intergénérationnel se construit au Centre d’amitié. Le chemin de guérison de nos Nations s’y bâtit ensemble avec les forces et les savoirs des individus qui recréent au quotidien un lieu d’entraide où chacun trouve sa place, qu’ils viennent pour y travailler ou y chercher du support.
Le président du Centre d’amitié, monsieur Oscar Kistabih mentionne que : «c’est au Centre d’amitié qu’on peut exprimer notre identité comme Anishnabe, se réunir, se réapproprier nos savoirs et parler de ce qu’on a vécu comme élève dans les pensionnats Indiens. Le Centre m’aide à cheminer et à transmettre mes connaissances aux plus jeunes, les tout-petits comme les adolescents. »
Lieu privilégié de rassemblement et de prise de parole, le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or milite en faveur des droits, des intérêts et du mieux-être individuels et collectifs des Autochtones composant avec la réalité urbaine. Ses services regroupés en secteurs de développement touchent les volets de l’éducation, la culture, la santé communautaire, les loisirs, l’économie et les questions de société. Il est reconnu dans son milieu comme bâtisseur de ponts entre les peuples.